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Toucher Quelqu’un, Être Touché : Le Rôle du Toucher en Kinésiologie
3 décembre 2024
Gazon Maudit, Gazon Béni : Trouver le Bonheur dans les Petites Choses
3 décembre 2024Introduction
En lisant l’excellent livre de Constance Debré, Offenses, je me suis interrogée sur la notion de responsabilité. En tant que kinésiologue, j’ai compris que nous permettons à nos clients de retrouver la responsabilité de leur bien-être—un concept à la fois profond et porteur d’autonomie.
Redécouvrir la Responsabilité Personnelle de Son Bien-Être
De mes cours de kinésiologie et de ma pratique, j’ai observé que, profondément en nous, nous avons la connaissance de ce qui est le meilleur pour nous. Cette connaissance n’est pas toujours consciente et est souvent enfouie sous des croyances et des enseignements sociétaux.
Nous avons été élevés avec des concepts tels que la « maladie » plutôt que les « symptômes », comme si la maladie venait forcément de l’extérieur et n’était pas le signe d’un mieux-être à venir. Dans cette perspective, la guérison est également perçue comme externe, devant venir de l’autre—le médicament, le médecin, la science—pour nous soigner.
Cette vision nous a amenés à nous séparer consciemment de notre connaissance intrinsèque de ce qui est bon pour nous. Cependant, cette connaissance est toujours présente, souvent simplement cachée.
Les techniques kinésiologiques permettent à ces connaissances intrinsèques de réapparaître et de s’appliquer. Ainsi, nous rendons nos clients « responsables » en les aidant à retrouver leur capacité à faire le choix du meilleur pour eux, capacité qui se manifeste souvent par la levée de certains blocages.
L’Effet Émancipateur de la Responsabilité Personnelle
Être responsable de son bien-être, et ne pas le laisser dépendre d’autrui, renforce considérablement le sentiment de bonheur associé, le sentiment d’autonomie, de liberté et, bien sûr, la confiance en soi.
Avoir confiance en soi permet d’avoir confiance en autrui. Attention, avoir confiance en soi, ce n’est pas dépendre d’autrui ; c’est avoir confiance qu’autrui est tout aussi capable que nous de trouver sur son chemin ce qui va l’épanouir. Je m’abstiens donc de lui donner des conseils, car ces conseils ne seraient que le reflet de ma propre expérience et non de la sienne. En donnant des conseils, je risque d’exercer, même involontairement, un contrôle sur ses choix.
Si je peux m’abstenir de lui donner des conseils, j’ai confiance qu’il ne m’en donnera pas non plus (sauf demande expresse). Nous avons souvent plus besoin d’écoute que de conseils. Or, nous confondons fréquemment l’écoute avec le conseil.
Quand quelqu’un vient se confier à nous, n’avons-nous pas le réflexe de l’interrompre par : « Ah oui, moi aussi, je… » (et ainsi, nous cessons de l’écouter et nous nous mettons en avant), ou de lui donner des conseils sur ce que nous ferions à sa place ? Pourtant, la personne a simplement besoin d’être écoutée, d’être entendue dans son mal-être pour que celui-ci se dissipe.
Responsabilité Versus Culpabilité
Revenons à la notion de responsabilité. J’ai souvent tendance à affirmer que si nous ne sommes pas coupables, nous sommes responsables. En sortant du contexte kinésiologique, je pense que cette distinction me permet de dépasser des pensées rancunières qui, finalement, sont plus désagréables pour moi que pour la personne objet de mes rancœurs. Cette affirmation est peut-être biaisée, mais je poursuis mon raisonnement 😉
Être responsable mais pas coupable, c’est un peu comme affirmer que tout acte ou comportement a une explication. Mais une explication n’est pas une excuse. Ainsi, si tout acte a une explication, il n’est pas pour autant excusable. Je peux comprendre pourquoi quelqu’un m’agresse, mais ce n’est pas pour autant que je vais l’excuser. Cependant, en comprenant le cheminement qui a conduit mon agresseur à agir ainsi, je peux parvenir à lui pardonner. Et je fais une différence importante entre pardon et excuse.
Dans ce contexte, on pourrait d’abord affirmer qu’il y a la responsabilité de ne pas agresser et la culpabilité d’agresser.
Ainsi, concernant la responsabilité, on peut dire que quelqu’un qui se trompe n’est pas coupable ; tout le monde se trompe. En revanche, nous sommes responsables de nous être trompés, c’est-à-dire que nous avons la responsabilité de nous corriger, de réparer l’erreur, d’apprendre de nos erreurs, de ne pas nous tromper à nouveau sur la même chose.
J’apprécie cette distinction car la société nous renvoie souvent une image de culpabilité par rapport à de nombreux impératifs de normes sociales. Contrairement au sentiment de responsabilité, qui me semble positif, le sentiment de culpabilité tend à inhiber l’action et à nous mettre sur la défensive.
Cependant, je commence à me demander si j’ai raison. Non pas de faire cette distinction, mais de considérer que nous avons tous la capacité d’être responsables de nous-mêmes (ici, j’essaie aussi de contourner mon biais, encore une fois 😉).
Réflexion sur l’Accès à la Responsabilité Personnelle
Le livre de Constance Debré raconte un fait divers qu’elle a suivi lorsqu’elle était encore avocate pénaliste : un jeune homme de 19 ans poignarde à mort sa voisine du dessous, une dame âgée à qui il rendait régulièrement de petits services. Le crime n’a pas de raison particulière. Le jeune homme n’a pas de pathologie psychologique spécifique.
Le contexte est malheureusement assez banal dans certaines couches sociales. Le jeune homme a grandi dans une cité. Le père de son grand frère et de son petit frère n’est pas son père biologique ; il ne connaît pas ce dernier mais entretient de bons rapports avec son père « affectif ». Ce dernier finit par se séparer de sa mère, qui sombre dans la dépression et commence à consommer du cannabis. Son petit frère fume également, tout comme lui—premier joint à 13 ans. Ses parents avaient des petits boulots, sont tombés malades, vivent de pensions. Il est en échec scolaire, tombe amoureux à 15 ans et devient père à 16 ans. Le jeune couple et le bébé vivent chez le père sans travailler. Il vend de la drogue à l’occasion.
Je ne souhaite pas discuter ici de la responsabilité ou de la culpabilité du crime et du criminel. Je laisse l’autrice décrire cela de manière très engagée (et convaincante… sur la non-responsabilité, justement).
Mais je me demande si nous avons tous le même accès à notre responsabilité. Une personne comme ce jeune homme, avant qu’il ne commette l’irréparable, a-t-elle vraiment la possibilité, l’éducation, l’ancrage, la connaissance, de se sentir responsable, d’accéder à sa propre responsabilité ? Si la réponse est négative, peut-on alors le considérer comme moins coupable ? Est-il alors possible de lui pardonner, voire de l’excuser ?
Je n’ai pas de réponse définitive, mais je me pose ces questions.
Le Rôle de la Kinésiologie dans la Restauration de la Responsabilité Personnelle
Ces mêmes interrogations semblent trouver une réponse plus aisée dans le domaine de la kinésiologie : peut-on, et comment, rendre à toute personne, même « défavorisée », sa capacité à savoir ce qui est bon pour elle et, donc, la responsabilité de faire ces choix bénéfiques ?
Je pose le postulat que nous avons tous droit au bonheur (je parlerai de ma notion du bonheur dans un prochain article), et que ceux qui n’ont pas cette auto-capacité à prendre la responsabilité de leur bonheur peuvent se faire aider.
Dans un monde idéal, cette aide viendrait de la société, qui véhiculerait un fort sentiment d’appartenance à une communauté. Mais dans notre monde imparfait, le kinésiologue a les moyens de faire partie des heureux élus (car c’est très gratifiant, croyez-moi 🤗) qui peuvent aider une personne à prendre conscience de son immense potentiel à être responsable de son bonheur.
Le kinésiologue va, en quelque sorte, enlever les entraves qui se trouvent sur le chemin d’accès à cette responsabilité. C’est en cela qu’il rend la personne responsable ; il ne lui donne pas une responsabilité ou une capacité à faire les bons choix. Il enlève ce qui empêche la personne de se sentir responsable et lui permet ainsi de voir que d’autres choix deviennent possibles.
Responsabilité Envers Autrui
Cette question de la responsabilité pour soi, intrinsèque mais souvent indisponible, peut conduire à une autre question : celle de la responsabilité envers les autres—faire du mal à quelqu’un, de manière non intentionnelle ou intentionnelle. Ce sont deux problématiques différentes.
C’est la question de la responsabilité que j’ai si l’autre va moins bien à cause de moi. Ce jeune homme peut-il être considéré comme responsable du meurtre de sa voisine s’il ne sait pas être responsable de ses propres choix en premier lieu ?
On peut également évoquer la responsabilité que j’ai que l’autre aille mieux grâce à moi (par exemple, le parent vis-à-vis de son enfant).
De manière moins corrélative, cette responsabilité que certains sont moins en mesure d’assumer que d’autres (cf. l’exemple du livre), quelle place laisse-t-elle au libre arbitre ?
Conclusion
Je n’ai pas de réponses définitives à ces questions complexes, mais je crois que, grâce à la kinésiologie, nous pouvons aider les individus à retrouver l’accès à leur responsabilité personnelle. En les aidant à enlever les blocages internes, nous leur permettons de faire des choix qui mènent à leur bien-être et à leur bonheur.
En tant que kinésiologue, mon rôle est de faciliter ce processus, d’aider chacun à redécouvrir sa connaissance intrinsèque de ce qui est le meilleur pour lui, et de le soutenir sur le chemin vers l’autonomie, la liberté et la confiance en soi.
À Propos de Marie Laffont, Kinésiologue Praticienne de l’Adaptogénèse® au Luxembourg
Formée à l’école de kinésiologie de Metz (kinesiometz.fr), j’utilise les techniques de l’Adaptogénèse® (adaptogenese.fr) pour vous aider à trouver équilibre et bien-être. N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous.
Je parlerai de ma notion du bonheur dans un prochain article.